"Le lièvre de Vatanen" Arto Paasalinna

, par  Emmanuel

Arto Paasalinna "Le Lièvre de Vatanen" Éditions Folio

Roman où on apprendra la nourriture adaptée aux lapins et lièvres, les procédures administratives dans la Finlande des années 70, que le président Kekkonen a peut-être été remplacé par un sosie, comment attraper un corbeau, la chasse à l’ours à la frontière soviétique,…

Vatanen journaliste à Helsinki ne jouit pas de la vie qu’il rêve. Sa femme, ses collègues, son travail, tout cela lui semble bien superficiel.
Dans une forêt, après avoir percuté en voiture un levraut, son existence change. Il soigne le jeune animal et s’enfonce dans la forêt avec lui.
La forêt, sans doute le lieu le plus adapté pour Vatanen pour l’exploration des contrées les plus profondes de lui-même. Il quitte la civilisation. Notre personnage se confronte tout au long du roman à nos grands fondements, qu’ils soient liés à l’organisation humaine, à la nature ou encore du domaine du mystique.
La rencontre à plusieurs moments d’hommes de loi le remet face à sa position dans la société. Le pasteur de Sarkajärvi qui armé d’un mauser transperce dans un premier temps la rotule du Christ en croix puis son propre pied sera également une étape très symbolique. Kaartinen le moniteur de ski qui avant d’adorer les anciens dieux finnois aura étudié la théologie luthérienne, le tolstoïsme, les religions asiatiques et l’anarchisme aura également son importance.
Les images du corbeau, de l’ours, de l’incendie de la maison, de l’immense feu de forêt, la rencontre avec une femme, l’humiliation vécue en ville avec une bande d’ivrognes, puis la prison, forgeront l’esprit du nouveau Vatanen.

Vatanen découvre un nombre considérable de situations différentes, toujours accompagné de son lièvre, animal fétiche qui lui permet ses différentes rencontres. Il passe les épreuves, les rites de passage à une vitesse accélérée.

Un roman pour tous, petits et grands, surtout pour les amoureux de la nature et des grands espaces.

Quel rapport avec le Tao :

Bouddhisme, taoïsme et confucianisme sont souvent présentés comme des pensées extrêmes-orientales. Les pensées sont sujettes et/ou amènent à la réflexion, sinon même à la méditation. Et aussi à l’initiation dans certains cas. Mysticisme avec le bouddhisme, gestion des rapports humains avec le confucianisme, une certaine idée de la nature avec le taoïsme permettent de dire que la quête de l’initiation dépasse les frontières, les mondes, les cultures, et peut-être même les personnes…

Merci à Elizabeth pour cette lecture.