Résumé du chapitre :

Sur les conseils de Wu Yong l’Astre de Sapience, Song Jiang envoie le Messager Magique une nouvelle fois à la recherche de Gong Sun Sheng le Dragon entre les Nuages. Dai Zong accompagné de Li Kui le Tourbillon Noir se dirige vers Ji Zhou et sa campagne environnante. Plus de dix jours s’écoulent sans aucun résultat, jusqu’à la rencontre d’un vieil homme dans une auberge qui connaît le Dragon entre les Nuages. L’homme les aiguille vers la montagne des Deux Immortels située à la sous-préfecture des Neuf Palais. Il leur apprend également que leur ami est le disciple de Maître Luo, un taoïste pratiquant la quête de l’immortalité. Arrivés sur place les deux hommes rencontrent une femme qui les informe que leur ami est présent dans sa maison. Gong Sun Sheng est en train d’affiner un cinabre d’immortalité. Dai Zong lui explique le motif de leur visite, soit la détresse de Song Jiang survenue face à Gao Lian le préfet magicien. Gong Sun Sheng évoque deux raisons pour lesquelles il doit rester à Ji Zhou, la présence de sa mère qu’il aide mais aussi et surtout le maître Luo duquel il est le disciple. Malgré tout Dai Zong insiste. Gong Sun Sheng convaincu par les arguments de son ami emmène Dai Zong et Li Kui à l’ermitage du Vide Pourpre pour présenter sa requête à maître Luo. Il essuie un refus du maître taoïste qui a besoin de lui à ses côtés. Pendant la nuit, alors que Dai Zong dort profondément, Li Kui se lève, sort ses doubles haches et se rend à l’ermitage du taoïste. Il trouve le maître Luo, celui-ci ne s’est pas rendu compte de sa présence étant en pleine méditation nocturne. Li Kui lève une de ses haches et le pourfend en deux. Il retourne au domicile de Gong Sun Sheng, retrouve sa place dans la chambre et s’endort, gardant pour lui son crime. Il se dit qu’à part sa vieille mère qu’il pourrait emmener, plus rien ne retient le Dragon entre les Nuages loin de Song Jiang. Le lendemain les trois hommes reprennent ensemble le chemin de l’ermitage pour formuler leur demande auprès du vieux maître. Li Kui rit dans sa barbe. Et qu’elle n’est pas sa surprise lorsqu’il voit vivant encore à méditer le maître Luo ! Tout en demandant l’identité du Tourbillon Noir, le taoïste concède à la volonté de Dai Zong. Il libère ainsi momentanément Gong Sun Sheng de ses engagements. Le vieux taoïste montre aux trois hommes comment ils pourront dans les jours à venir rejoindre Gao Tang Zhou en quelques instants. Il transforme trois simples mouchoirs de couleur en nuages. Chacun tour à tour monte sur son moyen volant de locomotion. Pour punir Li Kui d’avoir essayé de le tuer, Luo envoie le nuage jusqu’à la préfecture de Ji Zhou. Li Kui atterrit en s’écrasant sur le toit du bâtiment. Il est capturé par des gardes qui le conduisent devant le préfet Ma. Il essaie de se faire passer pour un disciple de Luo mais son mensonge ne fonctionne pas. Le préfet voit plutôt dans ce curieux personnage l’engeance d’un sorcier. Il est passé au bâton puis emprisonné. Il continue de mentir devant les geôliers qui redoutant les pouvoirs de Luo confèrent de bons soins au Tourbillon Noir.
Dai Zong plaide la cause de Li Kui auprès de maître Luo afin qu’il le fasse revenir au plus vite. Luo comprend que l’émanation de Li Kui correspond à un des astres célestes. Il pardonne au Tourbillon Noir ses excès, notamment sur sa personne. Il le fait revenir par un procédé magique. Dai Zong vante aussi la grande entreprise de justice de Song Jiang et les siens. Avant que son disciple et ses deux amis ne partent rejoindre les troupes des Monts Liang, il donne quelques recommandations au Dragon entre les Nuages.

Commentaires :

La voie de l’immortalité :

Le taoïsme propose aux pratiquants plusieurs techniques ou formes pour se diriger sur la quête de l’immortalité. Jacques Dars explique simplement dans les notes du roman comment le chemin menant à cette immortalité peut s’ emprunter. De façon externe par des procédés alchimiques utilisant des minerais principalement comme le sulfure de mercure appelé aussi cinabre. Cela s’appelle donc « cultiver ou affiner le cinabre ». La façon interne rappelle des techniques particulières de mouvements et/ou associée à des techniques respiratoires. Nous pouvons classer certains Daoyin Fa Qigong dans ce registre.

Liens vers des documents, recherches disponibles sur le taoïsme et ses diverses applications :

L’immortalité physique dans le taoïsme-Origines et formations d’un concept :

Un article de Patrick Sigwalt collaborateur de l’Institut Ricci :
Ce texte d’introduction, aborde plusieurs thématiques en lien avec l’immortalité. Il est donc question « de la découverte du soi », « de l’immortalité physique », « de la quête d’immortalité parmi les souverains »,…
Dans son paragraphe intitulé « l’immortalité ou l’union mystique au Tao », Patrick Sigwalt évoque le fait que la montagne représente le lieu le plus propice où atteindre l’immortalité. Celui ou celle pratiquant ainsi la voie de l’immortalité peut-être amené à s’élever physiquement dans les airs. Cela résonne avec le présent chapitre du roman « Au Bord de l’Eau », où le maître Luo permet à Dai Zhong, Gong Sun Sheng et Li Kui de voyager par les airs sur des serviettes transformées en nuages.

Jean Levi. L’abstinence des céréales chez les taoïstes. Étude chinoise, Association française d’études chinoises. 1982.

document de l’auteur
On apprend très vite dans le document de l’auteur que l’abstinence des céréales a été remplacée ou est passée après les pratiques alchimiques (page 9). Pourriture, corruption et mort du corps sont les trois principes de dégradation auxquels participeraient les céréales (page 11). Diète taoïste, recette à base d’éléments minéraux comme le mica, exercices gymniques avec entre autre la danse des cinq animaux accompagnent la régénération du corps. L’ascension des montagnes figure aussi dans l’acquisition de l’immortalité.
L’approche de cette vision de la nutrition des taoïstes paraît d’autant plus intéressante de nos jours où multitudes de régimes alimentaires voient le jours, notamment le « sans gluten » qui discipline quantité de personnes soumises ou non à cette façon de s’alimenter par obligation : allergies ou autres...

Thèse pour le Diplôme d’État de docteur en chirurgie dentaire.

Amandine Duhamelet : Réflexion sur le taoïsme et son incidence sur les pratiques médicales et dentaires dans la Chine impériale.
L’auteur nous emmène vers une connaissance globale de la pensée taoïste pour une application possible sur le corps humain. Les origines du taoïsme sont abordées (page 15). Les pratiques individuelles du taoïsme également avec un point sur l’hygiène alimentaire (page 25), l’alchimie (page 26), les exercices respiratoires (page 26),…
L’approche du Yin et du Yang par rapport à la médecine est approchée (page 58) ainsi que l’apport des Cinq Éléments (page 60).

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