Chapitre 30 : Wu Song brise ses menottes

, par  Emmanuel

Résumé du chapitre :

Sous le poids du pied de Wu Song qui le maintient au sol, Jiang Zhong le Dieu de la Porte remplit les trois demandes, il cède aux trois conditions édictées. Il doit donc rendre tout les biens matériels subtilisés à Shi En, demander à tous les notables et personnes respectées de la Forêt Joyeuse de venir présenter leurs excuses à leur ancien maître, et déguerpir au plus vite dans la journée. Jiang Zhong remplit les trois demandes. Shi En fit l’inventaire de ses biens. Les voisins conviés s’excusèrent. Le banni embarqua ses affaires personnelles et partit honteusement. Shi En redevient le maître de la Forêt Joyeuse, il loge Wu Song dans son auberge. L’activité reprend et l’argent des comptoirs de change et des tripots afflue à nouveau dans ses caisses.
Le général Zhang, supérieur hiérarchique du père de Shi En, au courant des faits héroïques de Wu Song se présente à l’auberge. Il demande à Shi En s’il serait possible d’enrôler Wu Song dans sa troupe. Shi En malgré tout embêté de perdre son homme de main ne peut refuser, son père pourrait le payer cher. Wu Song arrive et accepte la proposition alléchante du général Zhang.
Curieusement Wu Song est traité comme un membre de la famille du général, ils prennent leur repas et s’enivrent ensemble. Un jour le général réunit plusieurs membres de sa famille et invite Wu Song. Ce dernier essaie d’échapper par trois fois à l’invitation mais devant l’insistance de son hôte Wu Song cède. Pendant les festivités le général appelle une de ses concubines Yu Lan Orchidée de Jade en lui demandant d’animer la soirée en chantant et en récitant des poèmes. Wu Song ébahit par autant de beauté n’ose la regarder. Le général s’en rend compte et la propose à son invité en mariage. Wu Song, ivre comme à son habitude dans ces moments là ne peut refuser.
Plus tard dans la soirée lorsque la plupart des convives avaient déjà quitté la salle de festins, Wu Song entend Yu Lan crier au voleur. Il se précipite et prend la direction du jardin, sur les indications de la jeune femme. Il ne trouve rien ni personne. D’autres gardes arrivent en lui lançant un tabouret dans les jambes, Wu Song se retrouve au sol. Les gardes en profitent pour le ligoter et l’amènent devant le général Zhang. Le tribunal est déjà installé. Ils se rendent dans sa chambre, découvrent une malle remplie du butin. Wu Song comprend le piège duquel il est victime. Il clame malgré tout son innocence. Il est enfermé dans un cachot en attendant la décision du préfet. Le général Zhang distribue des pots-de-vin aux différents employés du tribunal, le préfet y compris. Le lendemain Wu Song comparaît, devant la cruelle bastonnade à laquelle il est soumis il produit des faux-aveux. On lui pose une cangue et il est incarcéré.
Shi En et son père se concertent. Ils ont tous les deux compris que le général Zhang a refermé le piège sur leur ami. Ils prévoient de soudoyer Kang le chef geôlier afin d’en savoir plus et aussi de soulager tant qu’ils le peuvent les souffrances de Wu Song. Kang confirme que Jiang Zhong le Dieu de la Porte est hébergé actuellement chez son ami l’instructeur Zhang, lui-même frère juré du général Zhang. Shi En apprend également que le registreur Ye protège Wu Song, lui seul le croit innocent. Après deux mois d’emprisonnement, le préfet rend le verdict, il a fait en sorte de ne pas lui infliger la peine capitale, ayant compris la machination du général Zhang et de ses complices. Wu Song est condamné à vingt coups de latte de rotin, d’un marquage au visage et du bannissement à En Zhou. Une cangue à feuilles de fer de sept livres et demie lui est posée. Accompagné de deux gardes il quitte Meng Zhou.
Peu de temps après le départ, les trois hommes arrivent à une auberge. Shi En qui attendait le passage de son ami en sort et vient à leur rencontre. Il se présente le bras en écharpe avec un bandage sur la tête. Lorsque Wu Song l’interroge, il répond que Jiang Zhong le Dieu de la Porte est revenu et lui a administré une nouvelle rossée monumentale, le forçant à lui donner à nouveau ses avantages matériels et moraux à la Forêt Joyeuse. Shi En compatit pour Wu Song, il lui a apporté quelques objets pour son confort et un peu de nourriture pour la route. Avant de le quitter, il le met en garde contre ses deux gardes qui lui paraissent antipathiques, voir malsains. Plus loin sur la route les trois hommes sont rejoints par deux hommes armés de sabres. Les quatre hommes semblent être de connivence. Wu Song a un mauvais pressentiment. Sa cangue l’handicape beaucoup car sa main droite est fixée dessus. Le groupe arrive près de l’étang des Nuages Volants. Wu Song envoie par des coups de pieds bien placés les deux nouveaux arrivés dans l’eau. Il brise sa cangue, attrape et tue les deux gardes de ses poings. Il revient vers les deux nageurs, récupère sur l’un deux un sabre, le trucide. Puis il interroge le second avant de le tuer à son tour. Il aura ainsi appris que le commanditaire de son assassinat n’est autre que Jiang Zhong le Dieu de la Porte. Avec le général Zhang et l’instructeur Zhang, ils attendent le résultat de la mission des deux meurtriers au pavillon des Canards Mandarins où ils festoient. Wu Song ne pense qu’à se venger, il prend la direction de Meng Zhou.

Commentaires :

Wu Song brise ses menottes :

Voici l’ultime étape de passage pour aborder le monde des rivières et des lacs pour un des plus importants héros du roman. Le Dieu de la Porte de par son nom laisse le passage ouvert, Wu Song le prend et se libère de ce qui l’enchaîne, sa cangue ou ses menottes selon les interprétations. Le Tueur de Tigre va devenir Le Pèlerin. Le monde des preux chevaliers brigands lui est enfin ouvert.
Depuis le chapitre 23 où Wu Song tue le tigre du col de Jing Yang la certitude que ce héros est un combattant de talent n’échappe pas au lecteur. Néanmoins ses capacités de combattant ne tiennent pas qu’à ses atouts physiques. Wu Song a en effet appris les arts chevaleresques. La lecture du chapitre précédent permet de noter des techniques spéciales portant une nomination spécifique. Il bat Jiang Zhong le Dieu de la Porte avec les techniques combinés du « pas du bracelet de jade et le jeu de pieds des canards mandarins ». Les techniques portant des noms font souvent parti de formes codifiés, les taos, taolus,…
Une forme pratiquée porte le nom « Wu Song brise ses menottes », elle se compose de nombreuses techniques de jambes, déplacements, comme techniques de poussées et de frappes avec les pieds. Les bras sont simulés attachés par une paire de menottes, donc les formes de poings, de coude, ou d’épaules restent limitées jusqu’au moment ou Wu Song brise ses menottes, en conséquences les techniques de poings retrouvent plus de liberté et de combinaisons possibles.

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