Chapitre 26 : Wu Song venge son frère
Résumé du chapitre :
He le neuvième le croque mort de Yang Gu de retour chez lui discute avec sa femme de la demande récente de Xi Men Qing. Il pense que la mort de Wu l’aîné était intentionnelle. Ayant peur de subir les foudres de l’amant de Lotus d’Or il n’ose en parler à la justice. Néanmoins il connaît de réputation Wu Song le frère du défunt, et ne tient pas à avoir de soucis avec lui. Sa femme lui conseille de récupérer quelques bouts d’ossements du mort, et de conserver l’argent donné par Xi Men Qing comme preuves au cas où Wu Song l’interrogerait.
Pendant la crémation, He le neuvième vient brûler quelques sapèques en papier en l’honneur de Wu l’aîné. Il se justifie auprès de Lotus d’Or en invoquant une dette auprès de son mari pour quelques galettes achetées. Il récupère très discrètement deux bouts d’ossements. Ils sont noirs, de couleur inhabituelle, et donc signe d’empoisonnement.
Depuis la mort de son mari soit une quarantaine de jours, Lotus d’Or malgré la période de deuil reçoit chaque soir son amant. Ils passent la nuit ensemble. Ils ne se cachent pas auprès voisinage.
Après deux mois d’absence, Wu Song, sa mission accomplie, revient à Yang Gu. Inquiet pour son frère, il se rend à sa demeure et découvre son décès. En réponse aux questions de son beau-frère Lotus d’Or invoque que Wu l’aîné est mort d’une maladie cardiaque. Il passe la nuit chez son frère et organise une cérémonie. Pendant son sommeil il est réveillé par le spectre de Wu l’aîné qui prétend avoir eu une mort atroce. Il interroge de nouveau Lotus d’Or sur la raison de la mort, les médicaments et leur provenance, l’achat du cercueil, et sur le croque-mort. Il trouve He le neuvième et pour l’interroger l’invite à vider quelques coupes. À un moment il plante sa dague sur la table et menace de le transformer en passoire s’il ne lui raconte pas la vérité. He le neuvième lui livre tout ce qu’il sait, de la mère Wang à Xi Men Qing, en passant par les bouts d’ossements noircis et la somme d’argent. Wu Song rencontre également Yun Ge le jeune vendeur de fruits qui lui donne sa version de l’histoire. Il parle des deux amants, du piège tendu dans la maison de la mère Wang, de Xi Men Qing qui a frappé d’un coup de pied Wu l’aîné au cœur. Wu Song demande aux deux hommes de venir témoigner au tribunal avec lui. La plainte de Wu Song malgré les deux témoignages et les preuves matérielles n’est pas retenue. Xi Men Qing au courant de la demande de Wu Song s’est arrangé entre temps pour que des pots de vin arrivent aux personnes du tribunal. Le sous-préfet rejette la demande de Wu Song le Tueur de Tigre .
Alors Wu Song accompagné de soldats se rend chez sa belle-sœur muni d’offrandes sacrificielles. Il explique vouloir inviter les voisins afin de les remercier d’avoir supporter le dérangement des funérailles. La mère Wang et quatre ou cinq autres voisins furent ainsi invités. Wu Song demande aux soldats de discrètement barrer les portes avant et arrière de la maison. Après avoir servi plusieurs coupes de vin à l’assistance il annonce à la petite assemblée qu’ils vont tous lui servir de témoins. Il saisit Lotus d’Or par ses tresses et prend sa dague. Il demande à un des voisins Hu Zheng Qing d’inscrire sur papier les paroles de la mère Wang et de sa belle-sœur. Lotus d’Or confesse l’intégralité de l’histoire, de sa rencontre avec Xi Men Qing jusqu’à l’empoisonnement de son mari sur l’idée de la mère Wang. L’entremetteuse reconnaît à son tour les faits. Wu Song leur fait à toutes deux apposer leur empreinte digitale sur les documents rédigés par Hu Zheng Qing . Il fait signer les autres voisins. Puis d’un coup Wu Song tue Lotus d’Or en lui ouvrant la poitrine avec sa dague. Il lui arrache le cœur, le foie et les cinq viscères avant de lui trancher la tête. Puis il sort de la maison en laissant les voisins sous surveillance des soldats et part à la recherche de Xi Men Qing emmenant avec lui la tête de Lotus d’Or glissée dans une couverture. L’apothicaire n’est pas à son magasin, le gérant l’envoi au cabaret du Pont au Lion où celui-ci déjeune au premier étage. Quelle n’est pas sa surprise quand Wu Song se présente avec la tête de son amante dans les mains. Un combat rapidement remporté par Wu Song a lieu entre les deux hommes. Il projette Xi Men Qing dans la rue par la fenêtre puis le rejoint et lui tranche la tête. Il revient déposer chez son frère les deux têtes sur l’autel funéraire.
Commentaires :
Wu Song accompli un rituel de purification avec les énergies du Bois et du Métal :
Jacques Dars annote le roman d’un passage de presque trente lignes sur le délai pour conserver chez soi le cercueil et la dépouille du mort. Il écrit aussi sur le fait que l’âme du défunt peut revenir entre le neuvième et le dix huitième jour en étant accompagnée de plusieurs autres âmes et entités perturbatrices pouvant exercer une influence néfaste sur la famille.
Il précise également qu’un daoshi est sollicité pour purifier le lieu. Il utilise un sabre talisman et frappe avec dans toutes les directions pour chasser les entités qui normalement ont été nourries et sont rassasiées. La famille peut ainsi dormir sur ces deux oreilles et entériner la cérémonie finale des funérailles.
Nous assistons à l’utilisation de deux mouvements énergétiques, celui du Bois et celui du Métal. Wu Song endosse le rôle de daoshi, c’est à dire de prêtre taoïste. Il nourrit dans en premier les esprits avec les offrandes « le vin et les plats du sacrifice », qu’il apporte dans la maison à proximité de l’autel funéraire, il véhicule ainsi l’énergie du Bois. Pendant la nuit le spectre de son frère apparaît et lui parle. À ce moment nul doute qu’il sait déjà que sa dague va frapper dans les quatre directions, comme le sabre d’un daoshi. D’abord Lotus d’Or, puis après Xi Men Qing, deux têtes tranchées suffiront-elles à apaiser le spectre de Wu l’aîné ? Wu Song sait très bien ce qu ‘il fait…
Le rapport avec la pratique du San Yiquan :
La purification des lieux, notamment les lieux dédiés à la pratique de la Voie commence par la purification par le Métal, dans les quatre directions, avec un instrument dédié à cet usage : épée de sapèques, éventail de fer,… L’idée est de saluer dans la direction du Sud, puis de trancher à l’Est, au Sud, à l’Ouest, au Nord et de revenir face au Sud.
Viennent ensuite quatre autres purifications en relation avec le Feu, l’Eau, la Terre et le Bois. Le cycle utilisé se nomme « barbare », les éléments vont se succéder en ayant les uns sur les autres un aspect de domination, voir destructeur. L’idée étant de briser l’ordre établi pour rétablir par la suite une forme d’équilibre.
Le sabre ou l’épée, l’encens, l’eau lustrale, la présence au centre et l’offrande ou le salut seront les moyens matériels et/ou physiques qui accompagneront une intention bien précise pour purifier un lieu en lien avec la pratique du Dao, ou chevaleresque ou tout simplement un lieu où s’exerce une perturbation.
À découvrir sur le site tao-yin.fr un article de Georges Charles intitulé « Magie chinoise et rituel de purification du Feng Shui »
Déjà au résumé du chapitre 1 dans la partie réservée aux commentaires le cycle barbare nommé aussi cycle Haï est mentionné.