Chapitre 24 : La belle soeur de Wu Song trompe son mari
Résumé du chapitre :
Wu Song retrouve son frère Wu l’aîné à Yang Gu . Vendeur de galettes ambulant Wu l’aîné a du quitter la ville de Qing He avec sa femme Lotus d’Or pour diverses raisons. Assez laid, de petite taille, il est surnommé Bout d’écorce de trois pouces. Lorsque Wu l’aîné ramène son beau-frère chez lui pour le présenter à sa femme, celle-ci voit rapidement en Wu Song un possible amant. Wu Song au service du sous-préfet habite actuellement au yamen. Lotus d’Or fait en sorte de convaincre son mari de l’héberger à leur domicile. Lotus d’Or profitant de l’absence de son mari, accueille Wu Song alors qu’il rentre de son service, et espère avoir une aventure avec lui. Celle-ci s’avance, Wu Song la repousse violemment et la sermonne. Lorsque Wu l’aîné son mari rentre du travail, elle va se plaindre du comportement de Wu Song à son égard. Elle raconte avoir été harcelée par son beau-frère. Entendant ces mots, Wu Song sans explications passe la porte de la maison et s’en va pour ne pas y revenir de si tôt. Il retourne vivre au yamen. Lotus d’Or interdit formellement à son mari de voir son frère pour éviter qu’ils ne s’expliquent sur la situation.
Quelques temps plus tard le sous-préfet choisit Wu Song pour une mission d’ordre personnel, le transport d’un chargement de cadeaux et d’argent destiné à sa famille résidant à la capitale orientale. Ce travail devrait durer plusieurs semaines et éloigner Wu Song de sa famille. Il s’inquiète pour la sécurité de son frère. Il décide donc de passer à son domicile avant son départ pour lui donner quelques conseils. Il va jusqu’à dire à son frère de travailler moins, voir pas du tout pour être plus présent dans sa maison, de bien barrer la porte et fermer le store de la fenêtre. Lotus d’Or joue la comédie en pleurant et accuse Wu Song de prendre le rôle de maître de maison avec ses nombreux conseils. Néanmoins elle s’appliquera à suivre les paroles de son beau-frère et s’occupera de fermer la porte et la fenêtre.
Accompagné par deux soldats d’élite et deux serviteurs, Wu Song quitte Yang Gu avec les trésors du sous-préfet.
Un jour, alors que Lotus d’Or fermait le store à l’aide d’une canne, l’instrument tenu par une seule de ses mains s’échappa par maladresse et heurta la tête d’un passant. Cet homme du nom de Xi Men Qing, apothicaire et notable de la ville, également bretteur accompli et séducteur invétéré observa avec beaucoup d’attention la belle jeune femme. Il fut ravi de pouvoir échanger quelques mots avec elle, sous les yeux de la mère Wang tenancière de la maison de thé voisine et entremetteuse bien connue. À plusieurs reprises Xi Men Qing se rend chez la mère Wang pour glaner quelques informations sur Lotus d’Or et la convaincre d’arranger un rendez-vous galant. La mère Wang grande spécialiste de ce genre d’affaires propose le stratagème suivant : la confection de son habit mortuaire par Lotus d’Or. Celle-ci, si elle l’accepte devra concevoir la tenue dans la maison de thé, accepter les boissons proposées et ne pas rechigner à la vue du donateur des tissus, à savoir Xi Men Qing. La stratégie mise en place fonctionna à merveille. Lotus d’Or accepta facilement les avances du prétendant.
Les rencontres entre Xi Men Qing et Lotus d’Or à la maison de thé commencent à se savoir. Yun Ge un jeune vendeur de fruits voulant gagner un peu d’argent auprès de Xi Men Qing s’introduit chez la mère Wang. Elle ne veut surtout pas que le jeune gredin dérange son client et son amante, pour cela elle le chasse en le frappant et l’injuriant. Celui-ci en partant sous les coups la menace de faire un beau scandale. Il part chercher quelqu’un...
Commentaires :
Intrigues et suspicions :
Ce chapitre est un mélange d’intrigues et de suspicions.
Lotus d’Or crée une situation compliquée entre les deux frères, dans un premier temps par son attirance puis dans un deuxième temps sa colère envers Wu Song.
Notre héros se fait du mauvais sang pour son frère. En effet une aussi jolie femme qui de plus est très entreprenante auprès de la gente masculine représente une menace pour son frère. Qui sait ? un amant passionné pourrait bien vouloir en attenter à sa vie pour être libre de vivre sa jouissance amoureuse…
Pour continuer, visiblement les trésors à convoyer du sous-préfet à destination de sa famille seraient d’origine douteuse. Jacques Dars, dans les notes du roman, nous apprend que les fonctionnaires dès leur première nomination avaient pour pratique d’augmenter le poids des impôts afin de s’enrichir.
L’épisode de l’association de la mère Wang et de Xi Men Qing, personnages tous les deux aux pratiques non pas frauduleuses mais plutôt douteuses, jette un voile turbide sur ce chapitre.