Chapitre 2 : Le Yi Qi face à la perfidie...

, par  Emmanuel

Résumé du chapitre 2 :

L’ascension sociale de Gao Qiu aussi appelé Gao-le-Bel ou encore Gao-la-Balle demeure assez incroyable pour ce personnage dépourvu des qualités requises pour endosser le titre de Grand Maréchal du Palais. Et pourtant c’est ainsi que Gao siège à la Cour Impériale. Du petit coquin rusé, joueur de ballon surdoué, Gao Qiu passe au service de maître en maître jusqu’à devenir courtisan du Prince Duan. À la mort de l’empereur Zhe Zong son frère, le prince, prend sa place sous le nom de Hui Zong. Loyauté, droiture et autres vertus échappent complètement à Gao Qiu, individu arrogant et perfide.
En s’acquittant de ses nouvelles fonctions lors d’une inspection des troupes, Gao Qiu remarque l’absence de Wang Jin déclaré malade. Wang Jin exerce la fonction de maître d’armes et enseigne son art aux huit cent mille gardes impériaux. Gao Qiu plus jeune s’était entraîné aux arts martiaux auprès du père de Wang Jin. L’échange entre élève et professeur ne s’était pas bien passé. Gao Qiu décide alors de se venger en convoquant Wang Jin afin de lui infliger une bastonnade. Wang Jin y échappe grâce à de fidèles compagnons plaidant sa cause. Accompagné de sa vieille mère, il ne voit que la fuite pour sortir d’une situation qui n’augure rien de bon pour lui.
Sur leur route tous les deux frappent à la porte du manoir de la famille Shi. Ils sont accueillis par le maître du domaine, et à sa demande restent plusieurs mois afin que Wang Jin instruire son fils Shi Jin le Dragon Bleu, aux arts chevaleresques . Le temps passe, le jeune homme devient ainsi expert dans le maniement des armes. Son rôle de formateur accompli, Wang Jin, toujours accompagné de sa mère, quitte le village des Shi pour une grande ville plus éloignée encore de la vengeance du Grand Maréchal Gao Qiu. L’ exercice de ses talents d’instructeur manque à Wang Jin, il pense y remédier de cette façon.
Non loin du village de Shi Jin, sur une montagne voisine le Petit Mont Fleuri  sévit une bande de brigands dont les trois chefs se nomment Zhu Yu le génial tacticien, Chen Da le tigre sauteur de ravin et Yang Chun le serpent à tâches blanches . Chen Da décide de piller un village et pour cela il doit passer sur les terres de Shi Jin. Ce dernier ne l’entend pas de cette oreille et intercepte la troupe composée de son chef et de quelques dizaines d’hommes. La capture de Chen Da le tigre sauteur de ravin succède à un rude combat avec le Dragon Bleu. Ses deux complices sortent de l’ombre et viennent supplier Shi Jin en versant quelques larmes de libérer leur ami. Attendrit sur le sort des trois hommes Shi Jin libère Chen Da et devant cet élan fraternel se prend d’amitié pour ses trois nouveaux amis.
Les invitations entre le manoir des Jin et le Petit Mont Fleuri deviennent régulières. Par traîtrise une lettre d’invitation rédigée par le Dragon Bleu est subtilisée à son porteur. Détournée elle est remise entre les mains de la police impériale. Une attaque du manoir Shi est décidée au moment de la réunion des quatre protagonistes. Shi Jin et ses compagnons sont amenés à croiser le fer ensemble contre une troupe d’environ quatre cents hommes afin de s’échapper. Avant de partir vers de nouvelles aventures, le Petit Mont Fleuri lui sert de refuge…

Shi Jin le dragon bleu-Illustration de Patrice Vaidie


Shi Jin le dragon bleu (une autre version)-Illustration de Patrice Vaidie


Chen Da le tigre sauteur de ravin-Illustration de Patrice Vaidie

Commentaires

Le Yi Qi

Nous rencontrons dans ce second chapitre une notion importante pour les preux brigands, notion que le roman porte dans son ensemble : le Yi Qi. Les notes du livre le mentionnent : « le terme employé est yi-qi, qui signifie « esprit chevaleresque, loyauté et dévouement, noblesse de coeur » aussi bien que « fraternité ou attachement et dévouements mutuels  ». C’est bien cette fidélité fraternelle qui unit Shi Jin à ses trois amis et qui unira également l’ensemble des 108 héros de l’histoire. Dans les clubs, associations, écoles d’arts chevaleresques orientaux et pourquoi pas occidentaux, on imagine que le Yi Qi peut s’appliquer. Il suffit juste de bâtir un collectif à un moment donné, connaître la place de chaque personne et faire vivre cette fraternité permettant ainsi à tout un chacun d’évoluer individuellement et collectivement à travers le groupe.

Une pensée et un remerciement tout particulier à un ami angevin, pilier de l’école San Yiquan qui dans son enseignement met en lumière et propage la notion de Yi Qi. Grâce à lui et d’autres, une délégation San Yiquan auprès de nos cousins du Xingyiquan du Hebei travaille à l’organisation de rencontre. L’article et les photos en lien traduisent les échanges fraternels entre nos filiations d’école très proches.
[http://tao-yin.fr/inauguration-dun-monument-memorial-du-xingyiquan-a-shenzhou-dans-le-hebei/]

Le contexte historique : le règne de Hui Zong

L’apparition de l’empereur Hui Zong dans le texte indique le contexte historique du roman.
Hui Zong (1082-1135) de la dynastie Song est connu pour deux raisons principales. La première est son goût prononcé pour les Arts, notamment la peinture et la céramique. La seconde raison est l’incompétence de l’empereur à s’entourer de bons conseillers et de fins stratèges militaires. La dynastie pliera donc en 1127 en quittant Kaifeng et en s’installant à Hangzhou plus au Sud. L’empereur sera même capturé par les Barbares et en détention finira sa vie.
Dans le roman le grand officier Wang, beau-frère du futur empereur, lui offre deux presse-papiers en jade sculptés en forme de lions. Amateur éclairé il remarque le détail de la finesse des œuvres. C’est peut-être la couleur spéciale dit en « gras d’agneaux » qui souligne le caractère précieux de ces lions. Par la suite il recevra de la même facture un porte pinceaux en jade en forme de dragon.
La couleur « gras d’agneaux » ou « gras de moutons » désigne une des deux pierres de jade, la néphrite, l’autre étant la jadéite de couleur plus verte.

Patrick Carré auteur de « Le Palais des nuages » paru aux Editions Phébus conte l’histoire de l’empire de Chine et du dernier empereur des Song du Nord.
A retrouver dans Tao et littérature.

Ce chapitre met en scène et permet de découvrir quatre personnages principaux du roman

  • Shi Jin, le dragon bleu, 23ème dans la liste des 36 astres célestes,
  • Zhu Wu, le génial tacticien, 1er dans les 72 astres terrestres.
  • Chen Da, le tigre sauteur de ravin, 36ème dans les 72 astres terrestres.
  • Yang Chun, le serpent à tâches blanches, 37ème dans les 72 astres terrestres.

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